Suivi environnemental des eaux

Le programme de suivi environnemental des eaux en vigueur au LET du Complexe comprend les activités suivantes :

–   Suivi des eaux souterraines;
–   Suivi des eaux de surface;
–   Suivi des eaux de lixiviation.

Suivi environnemental des eaux souterraines

Sur la base des exigences stipulées au REIMR, le nombre de puits que doit comprendre un système de puits d’observation est fonction de la superficie de terrain qu’occupent les zones de dépôt de matières résiduelles ainsi que la filière de traitement : pour le LET de la RIDR, six puits sont requis (PO-1, PO-2, PO-3, PO-5,PZ-2 et PZ-16). ). Suite à la construction du site de compostage, deux autres puits se sont ajoutés soit PZ-17 et PZ-18. Vingt-trois paramètres font l’objet d’un suivi au printemps, à l’été et à l’hiver. Les paramètres sont les suivants : azote ammoniacal, coliformes fécaux, composés phénoliques, DBO5, matières en suspension, zinc, pH, benzène, bore, cadmium, chlorures, chrome, cyanure, éthylbenzène, fer, manganèse, mercure, nickel, nitrates et nitrites, plomb, sodium, sulfures totaux, toluène.

De plus, annuellement, le Complexe doit faire l’analyse de cinq paramètres indicateurs, soit des paramètres susceptibles d’être affectés par un changement de la qualité des eaux (conductivité électrique, composés phénoliques, DBO5, DCO et fer).

Voir le Sommaire de WSP sur le suivi environnemental des eaux.   Sommaire de WSP

Évolution de la qualité de l’eau souterraine

Par ailleurs, le Complexe réalise le suivi de l’évolution du panache de contamination des eaux souterraines depuis quelques années. Suite à l’interprétation des données recueillies lors des suivis, EnviroServices a été en mesure de conclure que le sens d’écoulement prédominant est orienté vers l’est.

Cette divergence avec le sens d’écoulement attendu, soit vers le nord-est, est possiblement le fruit de perturbations locales, au pourtour du site, associées aux nouveaux aménagements de captage liés à la nouvelle cellule d’enfouissement. Cependant ce changement de direction ne cause pas d’impacts potentiels au niveau de la contamination des eaux souterraines pour les terrains adjacents. Une variation à la baisse de l’étendue et de l’intensité des panaches de deux (2) des paramètres indicateurs, soit certains métaux (Fe, Ni, Mn) et l’azote ammoniacal, est observée en périphérie du site. Onze (11) puits d’alimentation en eau potable respectent en 2014 l’ensemble des valeurs limites applicables à l’eau destinée à la consommation humaine, édictées par l’article 57 du REIMR. Par contre, quatre (4) puits d’alimentation en eau potable, à savoir les puits P6, P7, P10 et P12 présentent, toujours en 2023, des concentrations en fer ou en manganèse dépassant la valeur limite applicable. Ces critères sont toutefois d’ordre esthétique et les concentrations observées pourraient être associées au bruit de fond régional.

Voir le Sommaire d’EnviroServices sur le suivi de l’eau souterraine.   Sommaire EnviroServices

Suivi environnemental des eaux de surface

Pour ce qui est des eaux qui ne sont pas dirigées vers le système de traitement telles les eaux de surface et les résurgences, il s’agit de vérifier la qualité de celles qui sortent à l’extérieur de la zone tampon. Ainsi, au printemps, à l’été et à l’automne, un échantillon des eaux provenant du réseau de fossés ceinturant le LET et la filière de traitement est prélevé pour en faire la mesure de sept paramètres (azote ammoniacal, coliformes fécaux, composés phénoliques, DBO5, matières en suspension, zinc, pH), et ce, avant leur rejet dans l’environnement. Le suivi de la qualité des eaux de surface est réalisé à partir de deux points d’échantillonnage (ES-1 et ES-2).

Voir le Sommaire de WSP sur le suivi environnemental des eaux.   Sommaire de WSP

Suivi des eaux de lixiviation

Comme les cellules du site d’enfouissement technique (LET) se trouvent à ciel ouvert, elles reçoivent donc les précipitations (eaux de pluie et neige). L’ensemble des eaux issues du LET (eaux de lixiviation) sont collectées et dirigées vers la filière de traitement des eaux aménagée sur la propriété, avant d’être retournées au milieu hydrique naturel lorsque les analyses révèlent que les normes de rejets sont respectées. Dans le cas présent, le point de rejet est la rivière Rouge.

L’échantillonnage des eaux de lixiviation brutes générées au LET est effectué à la station de pompage SP1 annuellement. Durant la période d’opération de la filière de traitement du lixiviat, un échantillonnage des eaux de lixiviation traitées est effectué de façon hebdomadaire à la sortie de la filière de traitement. Ces analyses hebdomadaires portent alors sur les sept paramètres mentionnés précédemment pour le suivi des eaux de surface.

Ces eaux doivent donc être traitées et retournées dans l’environnement. Le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, du la Faune et des Parcs encadre cette activité dans sa loi régissant les sites d’enfouissement (REIMR). Des paramètres rigoureux doivent être respectés à l’intérieur de cette activité.

Des membranes imperméables très épaisses sous les cellules retiennent l’ensemble des matières solides et liquides du LET. Des tuyaux sont installés pour capter le lixiviat qui, en s’écoulant au travers des déchets, se charge de contaminants. Lorsque le lixiviat se retrouve sur cette membrane au fond du site, il est dirigé vers le bassin d’accumulation et lorsque la température le permet, c’est-à-dire de la fin-mai, début-juin à la fin-octobre, début novembre, le lixiviat est pompé dans les bassins de traitement et ensuite dans le milieu filtrant pour la fin du traitement, pour enfin retourner à la rivière, seulement si les analyses de la qualité des eaux sont conformes.

En plus de la vérification des sept paramètres, le système de traitement du lixiviat doit être conçu, exploité et amélioré de façon à ce que les eaux rejetées dans l’environnement s’approchent le plus possible de la concentration et des charges allouées pour les paramètres visés par les objectifs environnementaux de rejet (OER), soit des paramètres spécifiques pour la protection de la qualité des eaux de la rivière Rouge.

Ces OER sont déterminés par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), et sont différents pour chaque LET puisqu’ils sont calculés en fonction du cours d’eau récepteur (rivière Rouge). Le calcul considère, entre autre, le débit le plus faible de la rivière ainsi que l’utilisation du cours d’eau récepteur (baignade, pêche, etc.). Les OER sont analysés deux fois par année puisque la filière de traitement est en opération uniquement durant six mois, soit de de mai à octobre environ, selon les conditions climatiques. Les échantillons d’eaux traitées sont prélevés à la sortie de la filière de traitement et les méthodes analytiques retenues ont des limites de détection permettant de vérifier le respect des OER. La Régie doit mandater un tiers expert tous les 5 ans pour faire évaluer la performance de la filière de traitement et apporter les modifications requises, s’il y a lieu, afin de rencontrer en tout temps les critères du REIMR et de tendre à rencontrer les OER.

Depuis 2017, 80 % des cellules de 1 à 4 ont été recouvertes d’une membrane étanche empêchant l’eau de pluie de percoler à travers les déchets en réduisant ainsi la production d’eaux de lixiviation.

C’est déjà le cas pour le lieu d’enfouissement sanitaire (LES). En effet, une membrane étanche recouvre les déchets ce qui réduit la production d’eaux de lixiviation.

Voir le Sommaire de WSP sur le suivi environnemental des eaux.  Sommaire de WSP

 

Photos-finales-travaux-lit2

Bassins de traitement

 

Site avril 2007 001

Bassin d’accumulation

 

 

Photos-finales-travaux-lit4

Milieu filtrant

 

 

 

 

 

 

 

 

Transmission des résultats analytiques au Ministère

Tous les échantillons sont transmis à un laboratoire accrédité par le ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), qui procédera à leur analyse. Le Complexe transmet au ministre du MELCCFP, sur support informatique selon les modalités fixées par ce dernier, les résultats des analyses des échantillons prélevés dans les 30 jours qui suivent le dernier jour du mois du prélèvement. S’il y a non-respect des valeurs limites prescrites par règlement, le Complexe doit aviser le ministre dans les quinze jours suivant celui où il en est informé des mesures qu’il a prises ou qu’il entend prendre pour remédier à la situation.

Le Complexe transmet également au ministre, dans les 30 jours qui suivent le dernier jour du mois du prélèvement, les résultats des mesures de concentration de méthane effectuées dans les sols, les bâtiments, les installations ainsi que les résultats de la vérification de l’efficacité de destruction des composés organiques. De plus, pour chaque année, le Complexe doit transmettre au ministre du MELCCFP, un rapport résumant les activités reliées à l’exploitation du LET réalisées au cours de l’année et contenant une compilation de l’ensemble des résultats d’analyse obtenus durant l’année.

En conclusion

Le comité vigilance du Complexe est formé d’un citoyen limitrophe, un membre d’un organisme environnemental, un représentant de la MRC d’Antoine-Labelle, un élu de la ville de Rivière-Rouge et d’un membre du conseil d’administration. Le comité passe en revue deux fois par année les résultats d’analyse et émet des recommandations au conseil d’administration afin de s’assurer que les opérations sont conformes aux exigences du certificat d’autorisation.

Un des représentants est l’Organisme de bassin versant Rouge, Petite Nation et Saumon (OBV RPNS) dont le mandat est de rester à l’affût des sources potentielles de pollution des plans d’eau sur son territoire.

Selon l’OBV RPNS et d’après les résultats d’analyses des 10 dernières années, nous pouvons conclure que la qualité des eaux pour les différents points d’analyse est de bonne qualité. L’évolution des résultats démontre également que la fermeture du lieu d’enfouissement sanitaire en 2006 a eu un impact positif sur la qualité des eaux souterraines limitrophe à l’ancien site. Par ailleurs, la quantité de fer et de magnésium présente à l’intérieur des eaux souterraines est importante étant donné la composition naturelle des sols de la région. Ces valeurs sont considérées comme non inquiétantes puisqu’elles sont d’ordre naturel (WSP, s.d.) (EnviroServices, s.d.).

Aussi, le Complexe, en plus d’effectuer l’échantillonnage au nombre de 90 dans une année des analyses demandées par le Ministère, procède à l’analyse de l’eau provenant des puits potables installés au abord du site d’enfouissement. À l’heure actuelle, les résultats de ces analyses se soumettent aux exigences établies par la loi et les activités au site d’enfouissement du Complexe ne sont pas jugés inquiétantes pour la santé des cours d’eau environnent, notamment la rivière Rouge, le point de rejet principal du Complexe environnemental de la Rouge.

Voir le communiqué conjoint OBV RPNS et CER, Cliquez ici